Karla Hernández (Puebla, Mexique, 1987)
La pratique artistique de Karla Hernández s’exprime à travers diverses techniques tels que la sculpture, le dessin, la broderie et le pliage et découpage du papier. Elle explore le potentiel d’abstraction d’un objet quotidien et s’intéresse au thème du paysage qui, selon l’artiste, est porteur de mémoire et ancré dans une temporalité précise.
Ayant étudié la Philosophie à la BUAP et les Arts plastiques à UNARTE, elle a obtenu son master en Esthétique et arts à la Benemérita Universidad Autónoma de Puebla. Elle a participé à diverses expositions collectives à MUTEC, Casa de la cultura et Pabellón del Arte, ainsi qu’à des festivals tels que « Agite y Sirva » et « Mutoscopio », et au catalogue « Entre todos podemos todo ». Elle a reçu une bourse CONCYTEP pour sa thèse « Arte y pornografía » et a bénéficié du « Programa de Estímulo a la Creación y Desarrollo Artístico ».
« Les lieux de la mémoire » – Projet air-Montreux, février – juin 2024
J’ai un intérêt personnel à comprendre le paysage à partir de ses multiples formes de représentation et à explorer la façon par laquelle nous nous attachons aux endroits où nous sentions d’abord étrangers et puis, avec le temps, nous en faisons partie. Pour expérimenter cette intégration et cette fusion, il est nécessaire de se promener dans ses recoins, de parler à ses habitants et de réfléchir à la manière dont ces endroits deviennent une partie de notre histoire personnelle. Pendant cette résidence, mon processus artistique s’est développé en trois temps: le premier s’est concentré sur l’utilisation du papier comme outil de dessin, créant des lignes à travers les plis et représentant des sites emblématiques caractéristiques de cet endroit : les voies ferrées, les bois et le lac. Le deuxième moment a consisté à utiliser des cartes postales qui non seulement reproduisent des paysages peints à l’aquarelle, mais qui racontent également des récits sur les mystères de chaque lieu que j’ai visité au cours de ma vie. Ces endroits sont restés dans ma mémoire, non seulement par ce qu’on m’a raconté, mais aussi par les réflexions qu’ils m’ont inspirées sur des thèmes liés au temps et à ses dangers cachés, inscrits dans la condition humaine. Enfin, le troisième temps a été consacré à de longues promenades au cours desquelles j’ai collecté des objets qui, malgré leur apparente simplicité, sont devenus les protagonistes d’œuvres qui explorent les traces que nous laissons dans notre passage au fil du temps. Dans toutes les œuvres, il y a une réflexion sur la façon dont le paysage, au-delà des diverses possibilités de représentation, nous interroge sur notre vécu et nos souvenirs, parce que, comme dit le proverbe : une image vaut mille mots.